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A Р X И В Ъ
КНЯЗЯ ВОРОНЦОВА.
VIII.
Стр.2
АРХИВЪ
КНЯЗЯ ВОРОНЦО
КНИГА ООЬМАЯ.
-feA«^><> ^ *5МОСКВА.
ТНЦОГРЛТІЯ
ГРАПКВА 11 К., У ПРВЧИСТЕНСКВХЪ BUP., Д. ШВІОВОЙ.
1876.
Стр.3
БУМАГИ
ГРАФА СЕМЕНА РОМАНОІШЧА
ЧАСТ Ь H3E3JPI5^H.
МОСКВА.
ТНПОГРЛФІЯ ГРАЧВВА И К., У ПРЕЧНСТЕНСВИХЪ ВОР., Д. ЩИЛОВОЙ,
1876,
Стр.4
Удеряивя тея право перопечатки и перевода ва другіе ВЗЫБІІ
Стр.5
73.
Du 28 Mai І800. Pawlovsky.
Je ne vous repeterai pas ici ce que je vous ai deja ecrit.
Votre lettre m'a fendu le coeur. Heureusement 1'Empereur
vous a permis de vous etablir en Angleterre, at je voudrais
beaucoup que Hanenko vous trouviU encore a Londres.
Comme les malheurs s'accumulent sur notre tete, bientot
nous serous isoles, et absolument seuls. Taut que la guerre
continue, on nous laissera tranquilles; mais apres, on nous
fera payer cher ce mouvement d'humeur. Adieu! Je n'ai ni
le coeur, ni la force de vous ecrire. Je doute merae que je
sois connu de vous, tel que je suis.
74.
Du 22 Juin. Peterhof. (1800).
A la suite d'un mecontentement que 1'Empereur a eu
contre le corps des chambellans, il en a fait placer quelques uns
dans les tribunaux de I'interieur et congedie 13. Monsieur
votre fils est de ce nombre. J'espere que vous envisagerez
ceci comme une sflrete pour son sejour aupres de vous et
que vous ne serez nullement inquiet sur son sort a venir.
A 16 ans on commence a vivre, et les circonstances changent
si souvent que Ton a tout le tems de servir et d'etre
utile.
Smirnow, a la suite d'une representation du c-te Koushelew,
a eu la croix de commandeur de 1'ordre de St. Jean.
Je suis a marchander une terre du c-te Артемій Ивановичь
et je fais des grands projets economiques.
Votre niece Nariskine epouse le jeune Souvorow. C'est un
grand parti pour le vulgaire; mais il n'aurait jamais ete votre
gendre.
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75.
Re^u a Southampton, le 7 Sepferobrt n. s. et repondu.
Du 12 Juillet 1800. Peterhof.
Votre leltre m'a fait un plaisir que je n'ai eprouve depuis
Men longtetns. Je croyais que 1'estafette que j'avais expediee
ne vous trouverait plus en Angleterre, et que vous auriez
ete deja expose a tous les desagremens d'un voyage, aussi
penible pour vous sous tant de rapports differents.—J'espere
que le sejour d'un pays, auquel vous tenez par le moral et
le physique, vous rendra le repos de Гйте, et que, voyant
prosperer la sante de la comtesse, vous chasserez I'idee cruelle
de la voir enlever pour toujours. Vous goiiterez le bonheur
de disposer de votre terns. Quelle plus belle occupation
que celle de se rappoler le souvenir du passe; combien de
motifs de consolation y trouverez vous pour le present et
I'avenir! On vit trop longtems dans Tun, et on ignore ce qui
vous attend dans I'autre, an lieu que le passe est une histoirc
vivante. Malheur a I'homrae qui n'ose lire dans la sienne!
Malheureusement tout le monde ne pent lire dans la votre;
ce serait un cours de morale pour la jeunesse.—An mepris
que je portals dans mon йте an baron de Thugut, s'est joinf
I'liorreur depuis le sacrifice de ces malheureux soldats qu'il
a livres an fer des Fran^ais, pour tenter le sort d'une victoire
et s'assurer de quelques miserables places dans des preliminaires;
car je ne crois pas que Buonaparte, ou un autre, fournisse
des forces a la maison d'Autriche et lui donne des armes
centre soi, en etendant ses domaines en Italie. Malgre
les injustices, la calomnie et la basse envie portee an generalissime,
la bataille perdue de Marengo est le plus beau mo
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В СТИ ЯЗЪ РОССІИ.
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nument erlge a sa gloiro. Sans la politique infernale de ce
baron, purement autrichienne, le grand homme russe aurail
vecu, vaincu et scelle I'oeuvre de la coalition.—Corame j'aime
votre lettre au c-te Staremberg: vous I'avez traite comma
un vrai depute de sa nation. Jamais on n'a ete plus impitoyable,
d'une maniere plus honnete. L'Empereur a ecrit
la plus belle lettre a m-r Rybas. La cour se transporte demain
a Sarsko-Selo, de la, au mois d'Aout, a Gatchino, et
Ton suppose que Ton rentrera cette annee de meilleure beure
a Petersbourg, a cause du nouveau palais de St. Michel, que
Pon vent achever pour le mois de Septembre. Demain la
noce de m-lle Nariskine avec le prince Souvorow. Depuis
cette faveur de m-r Nariskine, lui et madame out fait bien
voir la trempe de leurs ihnes, et tons deux out secoue le
joug de la pudeur et de I'honnetete.—Adieu, mon bienfaiteur.
J'oubliais de vous dire que Рындинъ a ete fait conseiller
prive, dans le dernier avancement, et reste comme premier
procureur au Senat.
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76.
Woronovo, 30 Juin 1801.
J'ai reiju votre lettre, monsieur le comte, et je n'ai pas
besoin de vous dire combien elle m'a fait plaisir. Depuis le
moment on j'ai quitte I'Angleterre et jusqu'a ma mort, je
vous ai regarde et je ne cesserai de vous regarder comme
mon bienfaiteur, heureux si j'ai pu vous donner quelques
preuves de ma reconnaissance.
J'ai cesse de vous ecrire, parce que j'ai cru que ma correspondance
ne pouvait vous inferesser beaucoup. Fen I'Empereur
a eu quelques torts vis-a-vis de vous, et j'ai cru que
vous pourriez me s'oupQonner d'avoir manque de zele a vous
servir. Le comte P... m'a fait voir une lettre de vous, dans
laquelle vous lui donniez le titre de votre cher ami. Et depuis
ce moment je me suis borne, sans vouloir vous importuner
davantage par mes lettres, a vous efre devoue dans
le fond de mon йте, et a y nourrir le sentiment qui la remplit
de veneration pour vous. Je ne comjois pas comment le
comte Worontzow, cet etre respectable, puisse donner le
titre flatteur de son ami aux personnages aussi abjects que
Pest le comte P.... Par quoi a-t-il pu meriter votre estime?
Est-ce par ses talens?
II n'ont ete consacres qu'a la basse
intrigue et a des vues personnelles, qu'a faire manquer la
negociation de Berlin, parce que son oncle le fetu prince R.
en avait ete charge, a faire rompre celle avec la France,
que Ton pouvait trainer en longueur: le tout parce qu'il envisage
(malgre son esprit) la revolution fraiiQaise en emigre
fran9ais. Ensuite, devenu vice-chancelier, il s'est occupe
a faire eclore une nouvelle coalition, dont le resultat ne
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Д*ЯТЕЛЬНОСТЬ ЙРИ ПАВ.І*.
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pouvait etre que la perte infructueuse des milliers de braves
hommes pour la Russie; I'agrandissemeut peut-etre de 1'insatiable
maison d'Autricjhe et I'etablissement inebranlable du
despotisme arrogant de TAngleterre. Je ne parle plus de la
conduite du comte P... depuis qu'il avait perdu sa place de
vice-chancelier. Elle est telle qu'elle merite Techafaud de la
justice, le mepris des honnetes gens et I'admiration des gueux.
Lui et ses semblables m'ont fait ГЬоппеиг de me croire le
seul homme qu'on devait eloigner. lis y out reussi, en se
servant de cet imbecile comte K...ow et de sa maltresse.
J'avais inutilement mis feu 1'Empereur au fait des depredations
de son favori. Je dis meme a celui-ci qu'il etait
tems que dans sa conduite le barbier fit place au grandecuyer;
et il n'en faut pas taut a la cour, pour se trouver
sur la grande route.
Quand a mon systeme politique, je ne pouvais en avoir
aucun, avec un souverain qui voulait tout faire par lui-meme,
qui ne supportait aucun delai a ses ordres et aucune contradiction
a ses moindres volontes. II fallait les plus grands
menagements, les instans les plus favorables et une heureuse
disposition de sa part, pour faire revoquer ses ordres, lui
faire changer d'opinion, ou le porter a adopter celle que I'on
croyait etre la meilleure. Je sais que Ton m'a attribue tons
les differens qui sont survenus avec I'Angletterre; mais je
vais vous mettre au fait des evenemens et de ma maniere
passee d'envisager les choses, en vous declarant que j'estime
autant le gouvernement et la nation Anglaises, que je
hais la politique de son ministere.
C'est feu I'Empereur lui-meme qui a eu I'idee de retablir
la .convention maritime. Le premier embargo mis sur les ba4
timens
Anglais a ete decide, malgre mes instances, par le
prince Gagarine, qui n'a consulte que son propre interet.
C'est moi qui ai fait lever ce premier embargo. Le second a ete
la suite de la conduite des Anglais a la prise de Malthe. J'ai
cru, et je le crois encore, que le moment etait tres favorable
pour faire reconnaitre le droit des neutres, en leur
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