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Memoires secrets sur la Regence (290,00 руб.)

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Первый авторDuclos Charles Pinot
ИздательствоFayard
Страниц208
ID82445
Duclos, C.P. Memoires secrets sur la Regence / Avec introd. et notes de Maurice Vitrac et Arnould Galopin; C.P. Duclos .— : Fayard, 1906 .— 208 с. — Lang: fre .— URL: https://rucont.ru/efd/82445 (дата обращения: 17.05.2024)

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Mémoires Secrets Sur LA REGENCE SOUVENIRS DE DUCLOS avec Introduction et Notes de MM. Maurice VITRAC et Arnould Galopin PARIS MODERN-COLLECTION HISTORIQUE ET ANECDOTIQUE ARTHÈME FAYARD INTRODUCTION La destinée de Duclos peut paraître singulière. <...> Il fut en son temps, à l'égal de ses contemporains Diderot ou Voltaire, un des grands personnages de la république des lettres, il fut, plus qu'aucun écrivain, chargé de titres et d'honneurs, membre de l'Académie des inscriptions, secretaire perpétuel de l'Académie française, historiographe de France: c'est à peine si son nom a survécu dans la memoire des hommes. <...> Il demeure l'auteur des Considérations sur les mœurs, un livre qu'à quelques érudits près nul ne lit plus, que seuls les curieux feuillettent d'un doigt distrait. <...> Les œuvres de Duclos sont éloignées du médiocre, sans doute, mais aucune n'a les qualités qui assurent la pérennité. <...> Comme moraliste, il n'a ni la fine bonhomie de Montaigne, ni la délicatesse de Vauvenargues, ni l'observation directe, non plus la forme défini live d'un La Bruyere. <...> Ses Considérations sur les mœurs n'ont rien de tres particulierement personnel et sont à peine supérieures aux œuvres d'oublies, un Senac de Meilhan ou même un Mercier. <...> Conteur, il demeure à mi-chemin entre Marivaux et Crebillon, auxquels il s'apparente, dont il a les defauts sans en avoir toujours les qualités. <...> Nous dirons ailleurs ce que <...>
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Mémoires Secrets Sur LA REGENCE SOUVENIRS DE DUCLOS avec Introduction et Notes de MM. Maurice VITRAC et Arnould Galopin PARIS MODERN-COLLECTION HISTORIQUE ET ANECDOTIQUE ARTHÈME FAYARD
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INTRODUCTION La destinée de Duclos peut paraître singulière. Il fut en son temps, а l'égal de ses contemporains Diderot ou Voltaire, un des grands personnages de la république des lettres, il fut, plus qu'aucun écrivain, chargé de titres et d'honneurs, membre de l'Académie des inscriptions, secretaire perpétuel de l'Académie française, historiographe de France: c'est а peine si son nom a survécu dans la memoire des hommes. Conteur charmant, moraliste aimable, historien averti, il écrivit excellemment cette langue si claire et si classique du XVIII siecle, et cela n'a point empêché son œuvre de glisser lentement а l'oubli. Il demeure l'auteur des Considérations sur les mœurs, un livre qu'à quelques érudits près nul ne lit plus, que seuls les curieux feuillettent d'un doigt distrait. Au vrai, cette destinée, faite pour rendre modestes les hommes, même de grand talent, est juste. Les œuvres de Duclos sont éloignées du médiocre, sans doute, mais aucune n'a les qualités qui assurent la pérennité. Comme moraliste, il n'a ni la fine bonhomie de Montaigne, ni la délicatesse de Vauvenargues, ni l'observation directe, non plus la forme défini live d'un La Bruyere. Ses Considérations sur les mœurs n'ont rien de tres particulierement personnel et sont а peine supérieures aux œuvres d'oublies, un Senac de Meilhan ou même un Mercier. Conteur, il demeure а mi-chemin entre Marivaux et Crebillon, auxquels il s'apparente, dont il a les defauts sans en avoir toujours les qualités. Nous dirons ailleurs ce que vaut son œuvre d'historien. C'est donc а autre chose qu'à la valeur littéraire qu'est due l'étonnante fortune de Duclos? Certes, et il 1
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MEMOIRES SECRETS SUR LA REGENCE n'est pas très malaisé de le découvrir. Il fut un homme d'esprit et, ce qui dans l'ordinaire de la vie est plus utile encore, un habile homme. De l'esprit, Duclos en eut infiniment et cela n'est point pour surprendre qui a contemplé au musée de SaintQuentin le trés veridique portrait que fit de lui de La Tour. Dans l'ovale presque parfait du visage, les yeux attirent aussitôt l'attention tant ils ont de lumineuse finesse et d'éclatante ironie. La caractéristique de ce visage est а n'en pas douter l'esprit: il semble que chaque trait l'accentue encore: minceur du nez qu'on devine mobil, finesse des lèvres marquees aux angles du pli d'un sourire narquois. Etre spirituel, au siècle de Voltaire, n'eût point suffi а assurer la carrière de Duclos. Il eut par surcroît l'habileté de faire carrière de son esprit, enfin d'apporter dans les lettres et dans la politique mieux qu'une intelligence souple et un bon sens particulièrement averti, une finesse toute normande. Car ce Breton a les qualités d'un Normand et sa vie suffit а expliquer son succès. Sa jeunesse qui fut celle d'un étudiant du XVIII siècle est fort curieuse, non pour les incidents qui la marquent, mais par les rapprochements qu'elle impose et, pourrait-on dire, les souvenirs qu'elle évoque, tant elle semble actuelle et pareille а celle d'un jeune bourgeois de nos jours. commerce maritime depuis plusieurs générations, Duclos fut Né а Dinan et d'une famille enrichie dans le instruit а Paris, au pensionnat noble de MM. de Dangeau, en compagnie de jeunes gens portant quelquesuns des grands noms de France. Au sortir du collège, il commença des etudes de droit. Au mains l'assurait-il pour obtenir de sa mère, qui était veuve et assez faible, un fructueux crédit. Dans le fait il délaissait la jurisprudence pour des plaisirs plus assurés et plus prochains. Cela dura jusqu'au jour où sa 2
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MEMOIRES SECRETS SUR LA REGENCE famille connut la facilité de ses mœurs, qu'il était grand buveur et ne progressait que dans l'ail de rosser le guet et de lutiner tes filles. On crut expedient de le rappeler а Dinan, où Duclos rentra, l'oreille basse. Ainsi qu'il advient a'ordinaire а l'enfant prodigue, il goûta peu les douceurs de la vie provinciale et les calmes affections de la famille. Un an plus tard, il obtenait de sa mère de revenir а Paris. Dès ce retour, Duclos abandonna les rues tortueuses de la vieille montagne Sainte-Geneviève, où ilavait vécu la vie tapageuse d'étudiant, pour fréquenter les cafés littéraires. C'était déjà la façon dont débutaient dans les lettres les jeunes hommes épris de littérature. De tournure élégante, fourni d'argent, spirituel et plus avantageux que timide. Duclos emplit le Procope et le Gradot des éclats de sa voix de trompette, point intimidé par les ancêtres, les Maupertuis, les Saurin, les Baron, non plus par les grands seigneurs qui se plaisaient а dépenser leur fortune dans la compagnie de gens de lettres. Un esprit de prime-saut, de l'âpreté dans la discussion, le don de la réplique incisive et directe, une certaine rudesse puissante qui dominant aisément le bruit des conversations affectée qui en imposait, une voix particulières, autant de qualités et de défauts qui firent assez tôt de Duclos un personnage. De bel esprit de café, il devint par la protection des Brancas, un bel esprit de salon, une manière d'homme а la mode dont on colportait le, bons mots, souvent mordants. Familier d'abord du cercle de Mme de Tencin, où Marivaux et Pont de Neyle bavardaient avec Montesquieu de choses légères et souvent gaillardes, Duclos fut bien vile l'hôte de tous les salons. Ildîna le mardi chez Helvétius, le d'Holbach, les autres jours а la table de Mme du Deffand ou du président Hénaull. Ce fut un joyeux convive, de mœurs libertines, de propos plus libres encore et qui jeudi et le dimanche chez 3
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MEMOIRES SECRETS SUR LA REGENCE aimait а emprunter aux vins généreux les meilleurs éclats de sa verve. Il advint que ne soupant jamais chez lui, mais dépensant infiniment d'esprit aux soupers des autres et n'ayant rien l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Duclos ne fut pas long а faire dans le monde un second pas, plus profitable encore, Ami de Bernis, il se lia par lui avec Quesnay, médecin de Mme de Pompadour, et ne tarda pas а être l'un des familiers du cabinet de Quesnay, ce coin des philosophes où la marquise déposait toute majesté pour redevenir une grande dame spirituelle et volontiers familière, qui illuminait les causeries de la grâce de son sourire. Sous des dehors de franchise brutale, avec des airs de bourru qui est le contraire d'un courtisan, Duclos sut fort bien faire entendre aux confidents de Mme dePompadour qu'il était tout dévoué au Roi et а sa belle amie. Comment ne pas croire а la sincérite d'un homme qui parle toujours de sa liberte comme du premier des biens, qui manque parfois de politesse, et dont les manières brusque éloignent toute idee de dissimulation? C'est un personnage difficile а jouer, Duclos avait assez d'esprit pour y reussir. Il ne tarda pas du reste а être recompense de ces soins et fut tour а tour maire de Dinan, députe aux Etats de Bretagne, membre de l'Academie française vers 40 ans, historiographe de Trance, puis enfin, en 1755, secrétaire perpétuel de l'Académie française. Pour se rendre un compte а peu près exact de l'importance qu'eut dés lors Duclos dans le monde des lettres et dans le monde de la politique, il convient d'examiner а cette date le rôle qui était départi а l'Académie française. écrit, Duclos fut nommé membre de 4
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